Asset Management : Monthly Macro Insights - Juin 2024

Même si l’économie mondiale subit encore les effets décalés du resserrement monétaire, la confiance des entreprises s’est améliorée au cours des derniers mois, laissant présager une dynamique positive à l’approche du second semestre. Les banques centrales vont-elles contribuer ou nuire à cette dynamique ?

Amélioration malgré des signaux contradictoires

À l’approche de la seconde moitié de l’année 2024, la remontée de la confiance des entreprises témoigne de l’embellie des perspectives économiques mondiales. L'indice PMI S&P Global a atteint un plus haut sur 12 mois à 54,1 (+ 1,4 pt) en mai dans le secteur des services, et dans le secteur manufacturier, la reprise semble s'être accélérée alors que l'indice a atteint un plus haut sur 22 mois à 50,9 (+0,6 point). En revanche, les indicateurs nationaux dressent un tableau très différent par rapport aux indices S&P Global et suggèrent plutôt un environnement toujours difficile.

La Fed, puis les autres

Historiquement, la Fed a eu tendance à diriger le cycle financier mondial en ajustant sa politique avant les autres banques centrales, influençant ainsi considérablement les conditions financières globales. Or, la situation actuelle est quelque peu différente, la Fed conservant un biais belliciste tandis que certaines banques centrales des économies avancées ont commencé à réduire leurs taux. Cette divergence, notamment vis-à-vis de la BCE, s’explique par plusieurs raisons.

D’abord, les différences de croissance ont été significatives. La zone euro a connu une récession l’année dernière et ne connait qu’une timide reprise en ce début d’année. À l’inverse, la croissance américaine s’est montrée très résiliente. De plus, bien que les prochaines élections américaines soient incertaines, le résultat pourrait alimenter une nouvelle poussée d’inflation, ce que la Fed ne peut ignorer.

Or, au-delà de la baisse des taux en juin, la grande question est maintenant de savoir à quelle vitesse la politique monétaire en zone euro sera assouplie. La présidente Mme Lagarde a pris soin de ne pas formuler d’orientations prospectives fermes concernant la politique future, d’autant plus qu’il devient de plus en plus difficile d’équilibrer les risques liés à un maintien des taux trop élevés trop longtemps par rapport à une baisse précoce qui mettrait en péril le retour de l’inflation à la cible.

En somme, les perspectives économiques mondiales se sont améliorées récemment, en partie grâce à la perspective d’un assouplissement de la politique monétaire. Néanmoins, il existe de nombreux obstacles à surmonter, notamment vis-à-vis l’inflation qui continue de surprendre par sa résilience et obligeant ainsi de nombreuses banques centrales à maintenir leurs taux d’intérêt élevés. En outre, plusieurs élections auront lieu au cours des prochains mois dans un contexte géopolitique toujours très tendu. Les prix du fret maritime ont bondi au cours des derniers mois – provoqué par les attaques des rebelles Houthis au Yémen contre des porte-conteneurs et ayant entraîné des goulots d’étranglement dans plusieurs ports – ce qui pourrait contribuer à maintenir des pressions à la hausse importantes sur le prix des marchandises, et s’ajouter à la persistance de l’inflation du secteur des services.

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de Marc-Antoine Collard, Chef Économiste et Responsable de la recherche