Asset Management: Monthly Macro Insights - Juillet 2024

La confiance des entreprises a faibli à la fin du T2-24, jetant le doute sur la dynamique positive à l’aube du second semestre, tandis que l’incertitude politique croissante s’ajoute à une conduite déjà compliquée de la politique monétaire.

Une fin de semestre faible

La croissance mondiale semble avoir perdu de son élan selon les indicateurs de confiance des entreprises. L'indice S&P Global PMI a baissé à la fois dans le secteur manufacturier (-0,1 pt) et dans les services (-0,9 pt) malgré une confiance forte aux États-Unis (+0,3 pt à 51,6 et +0,5 pt à 55,3, respectivement). En outre, les indicateurs nationaux continuent de brosser un tableau encore plus sombre que les indices S&P Global.

Des perspectives troubles en Chine

En Chine, l'inflation globale est restée à seulement 0,3 % en mai, tandis que l'inflation sous-jacente est tombée à 0,6 %, alimentant les inquiétudes concernant la faiblesse persistante de la demande intérieure dans un contexte de récession prolongée du secteur immobilier. De plus, les États-Unis ont annoncé de fortes hausses de droits de douane ciblant certaines importations stratégiques en provenance de Chine, notamment les semi-conducteurs et les véhicules électriques, et l’Europe pourrait emboiter le pas.

Ainsi, les deux principaux moteurs de croissance traditionnels de la Chine – l'immobilier et le commerce mondial – font face à d’importants vents contraires et un soutien public plus important semble devoir être nécessaire pour solidifier l'économie. Cependant, l’accent mis par la Banque populaire de Chine sur la stabilité du taux de change pourrait l’empêcher de réduire les taux d’intérêt – du moins jusqu’à ce que la Fed agisse.

Inflation et politique

La plupart des investisseurs s'attendent à ce que la BCE et la Fed réduisent leurs taux directeurs en septembre, même si ces décisions dépendront de l’évolution des statistiques macroéconomiques.

Dans la zone euro, l'incertitude politique en France devrait peser sur l'activité économique. Plus généralement, la faiblesse de la confiance des entreprises de la zone euro en juin a accru le risque d’une croissance économique plus faible, ce qui favoriserait une baisse des taux en septembre. Cependant, la BCE est simultanément confrontée à un marché du travail très tendu et à une hausse des coûts salariaux qui alimentent l’inflation des services.

Par ailleurs, après quatre mois de fortes hausses de prix, les données sur l'inflation américaine de mai étaient beaucoup mieux orientées. Même si la Fed a reconnu qu'il s'agissait d'une bonne nouvelle, les trois rapports sur l’inflation précédant la réunion de septembre devront rassurer sur le fait que l'inflation évolue durablement vers l'objectif de 2 % avant qu’un assouplissement monétaire soit envisageable, à moins que le travail le marché ne montre des signes évidents de détérioration.

Qui plus est, les perspectives politiques joueront également un rôle dans la fonction de réaction de la Fed. Après un débat présidentiel désastreux, les chances de réélection du président Biden ont diminué. En tête de l’agenda de son opposant Donald Trump, trois points – l’augmentation des droits de douane, la réduction de l’immigration et la prolongation des réductions d’impôts arrivant à échéance – seraient tous inflationnistes, et leur mise en œuvre pourrait rendre difficile l’assouplissement de la Fed.

Dans l’ensemble, les banques centrales sont contraintes de maintenir des taux directeurs élevés dans un contexte d’inflation persistante des services, et l’incertitude politique croissante s’ajoute à une conduite de politique monétaire déjà compliquée.