Asset Management: Monthly Macro Insights — Septembre 2024

Alors que la croissance mondiale ralentit, les investisseurs anticipent que les effets positifs de l'assouplissement monétaire se feront sentir dès le début de l'année prochaine. Les atterrissages en douceur s’avèrent cependant difficiles à prévoir, car les premiers signes de décélération ne sont guère différents de ceux d’une glissade vers la récession.

Perspectives incertaines aux États-Unis

Par rapport à son potentiel, les États-Unis sont l'une des rares économies avancées à avoir enregistré une reprise complète durant la période postpandémie. Plus récemment, le PIB américain a augmenté de 3 % en glissement trimestriel annualisé au deuxième trimestre de 2024, dépassant tous les pays du G7. Cependant, les risques baissiers se multiplient.

Bien que la dynamique des dépenses de consommation ait été solide, le taux d'épargne a chuté à 2,9 % en août, l'un des niveaux les plus bas de son histoire. En fait, les ménages puisent dans leurs économies pour maintenir leurs dépenses, ce qui pourrait compromettre la consommation future. Plus important encore, le marché du travail montre des signes manifestes d'affaiblissement. La Fed se retrouve ainsi confrontée au choix d'une réduction de -25 ou -50 points de base (pdb) comme premier pas vers une normalisation de sa politique monétaire lors de la réunion des 17 et 18 septembre. Plus globalement, les investisseurs s'attendent à une réduction d'environ -250 pdb du taux directeur d'ici la fin de 2025, un rythme jamais vu en dehors d'une récession. Cette fois-ci sera-t-elle différente ?

Croissance anémique en zone euro

La croissance économique de la zone euro est restée modeste au deuxième trimestre 2024, avec une hausse du PIB de seulement 0,8 % en rythme trimestriel annualisé, après une progression de 1,3 % au trimestre précédent. Dans le détail, la demande intérieure montre des signes de grande faiblesse. Selon la dernière enquête de confiance auprès des entreprises, le mois d'août a vu une légère reprise de l'activité économique, l'indice PMI composite ayant augmenté de 0,8 point pour atteindre 51. Cependant, l'amélioration a été tirée par le secteur des services (+1 point pour atteindre 52,9), en grande partie grâce au fort rebond en France (+4,9 points pour atteindre 55), manifestement influencé par les Jeux olympiques. En revanche, cet élan pourrait pâtir d’un contexte d'incertitude politique élevée.

Les risques de déflation en Chine augmentent

En Chine, la faiblesse de la demande intérieure a conduit à des guerres de prix intenses dans plusieurs secteurs. À seulement 0,3 % en août, l'inflation sous-jacente a ralenti à son plus bas niveau depuis plus de trois ans, tandis que les prix à la production dans les industries manufacturières ont chuté plus fortement, laissant présager une pression accrue sur l'inflation à venir. Ainsi, les pressions déflationnistes se renforcent et l'atteinte de l’objectif de croissance économique d'environ 5 % devient de moins en moins probable, les consommateurs retardant leurs achats et les entreprises réduisant les salaires.

En somme, les banques centrales des économies avancées ont indiqué qu'elles étaient déterminées à réduire – ou à continuer de réduire – leurs taux d'intérêt au cours des mois à venir, ce qui marque le début de la fin d'une ère de coûts d'emprunt élevés. Cependant, beaucoup d’incertitudes et de risques subsistent, alors qu’aucune indication claires n’a été communiqué sur la rapidité avec laquelle elles entendent procéder, notamment parce que la dégradation du marché du travail se heurte à une inflation somme toute résiliente.

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de Marc-Antoine Collard, Chef Économiste et Responsable de la recherche